samedi 25 juillet 2009

Bruce Springsteen, Vieilles Charrues, Carhaix, 16 juillet 2009

En dépit d'une set list assez classique sur le papier, d'un nouvel album dont on n'attendait pas grand chose et des craintes de certains sur l'opportunité de jouer en festival, le cru vieilles charrues 2009 aura été très bon.
Les prévisions météo nous annonçaient pourtant le déluge la veille au soir, mais le ciel breton sera resté clément, nous envoyant ça et là quelques gouttes mais rien de suffisamment sérieux pour qu'on ait droit à un « Who'll stop the rain » en guise d'exhortation.

Première constatation: le site est magnifique, la scène Glenmor faisant face à une sorte d'amphithéâtre naturel qui a permis à l'ensemble des 45000 spectateurs d'avoir une bonne vue de la scène, bien meilleure qu'au fond de n'importe quel stade.

Ensuite, le son était excellent -si l'on excepte quelques rafales de vent qui l'ont déporté à certains moments du concert (seul le début de Born to Run en a réellement subi les conséquences d'où j'étais situé). Le son était excellent, donc, très supérieur à la bouillie du Parc l'année dernière, c'est peut-être même la meilleure sonorisation d'un concert de l'ESB auquel j'ai assisté (c'était « seulement » mon 5ème après Bercy 2002, SDF, Bercy 2007 et le Parc) : jamais, je n'avais entendu aussi clairement Bobby Jean, No Surrender ou Dancing in the dark, par exemple).
Le groupe fait son entrée à 21h36 (oui, je retarde...), après avoir laissé la charmante Priscilla Ahn, les plutôt bons (sur scène en tout cas) Fiction Plane (malgré les a priori liés aux ressemblances avec qui vous savez) et les pénibles Killers ouvrir la voie.

Après une bonne entrée en matière ( de Badlands à Out in the Street) le premier temps fort vient avec Outlaw Pete, qui sur scène, prend une belle ampleur (c'est d'ailleurs une vraie -bonne- surprise pour moi).
le morceau Working on a Dream fonctionne plutôt bien, mais est loin d'atteindre le niveau du précité...
La trilogie Seeds / Johnny 99 / Youngstown est un autre moment d'anthologie, guitares saillantes en avant, Bruce poussant tellement sa voix sur Youngstown que j'ai craint un peu pour la suite du concert. D'ailleurs, a t-il adapté la setlist à cet aléa?

Après un Darkness de bonne facture, vient le temps des request. C'est Tenth Avenue (dans une très bonne version- mais est-ce vraiment une rareté?- et surtout I'm goin down qui gagnent à la loterie Brucienne version Breizh 2009.
Ensuite, on aura droit à un Because the night qui embrasera tout le public (d'où j'étais situé, c'était assez spectaculaire) puis à un superbe « The river » qui déclenchera des wow d'admiration tout autour de moi (même si « Racing in the street » ne m'aurait pas déplu - décidément, les lubies-).

Seul petite déception: les rappels seront très classiques (pas de Rosalita, snif...) mais sauvés par un twist and shout final d'anthologie, où j'ai eu le sentiment que 45 000 paires de mains se levaient simultanément, impressionnant moment de ferveur collective... jusqu'à la chute de Bruce (j'ai eu mal au dos pour lui)!

Pour conclure, même s'ils semblaient un peu fatigués, j'ai trouvé le groupe excellent (cohésion instrumentale, Clarence assez discret mais impeccable au sax, Niels et Steve complémentaires et même complices, Max tout en puissance, les choristes amenant un plus indéniable en l'absence de Patti Scialfa et le rapport au public de Bruce a été beaucoup plus sobre qu'au Parc (moins lourd en tout cas) avec ce moment plein d'humour où il fait monter « French Courtney Cox » sur scène.

Et puis, s'adresser au public en breton « Deimat, Deimat Carhaix » en montant sur scène, il n'oublie décidément rien, ce Bruce.