mercredi 31 juillet 2013

Sound City Real to Reel

Un petit mot sur cet excellent docu (Rockumentaire comme on dit dans les milieux autorisés chez les rock-critics) réalisé par Dave Grohl sur les mythiques studios Sound City, en Californie qui ont hélas fermé leurs portes en 2011.
C'est très bien fait, on y croise du beau monde, dans le désordre Neil Young, Fleetwood Mac, Fogerty, Springfield, Josh Homme, Trent Reznor, Rick Nielsen, Carl Perkins, Tom Petty, RATM, Rick Rubin....vraiment passionnant.

Dave Grohl sait-il tout faire?



Je n'en sais rien. Jamais à court d'idées en tout cas, le fan éclectique de musique qu'il est en a profité pour réaliser un album avec une partie des musiciens interviewés à cette occasion (tant qu'à faire...) qu'il a enregistré sur la fameuse console Neve 8028 qui a fait les heures de gloire de ce studio. C'est forcément inégal mais malgré tout fort recommandable ne serait-ce que pour les titres avec Stevie Nicks, Rick Springfield et la collaboration avec Trent Reznor et bien sûr Josh Homme (complice de Dave Grohl depuis un moment maintenant, puisqu'ils ont commencé à collaborer ensemble sur le désormais classique "Songs for the Deaf" de Queens of the Stone Age paru en 2002). 
A noter aussi la présence de McCartney sur Cut me some slack, invité à jouer un inédit (?) de Nirvana avec les membres du groupes disponibles (Cobain avait un mot d'excuse). 





dimanche 21 juillet 2013

Neil Young and Crazy Horse, Jonathan Wilson, Vieilles Charrues, samedi 20 juillet 2013

Vieilles Charrues 2013, samedi 20 juillet.

Jonathan Wilson*

Après une belle averse, sous un ciel menaçant, mais qui finalement ne lâchera que quelques gouttes, le jeune prodige folk rock a livré une prestation superbe, digne de son fantastique album « gentle Spirit ».
Mélodies inspirées, harmonies vocales qui rappellent les meilleurs groupes des sixties, folk rock californien du meilleur goût, ses morceaux ont encore pris de l'ampleur sur scène (pour avoir vu le gars en première partie de Tom Petty l'année précédente, il a eu la bonne idée d'abandonner ses intros et ses digressions parfois un peu trop longues pour mettre en valeur l'essentiel).
Devant quelques centaines de spectateurs visiblement conquis et connaisseurs, il aurait pu tout simplement emporter la palme mais en une petite heure, c'est le lot des festivals, il nous aura surtout donné envie d'en entendre encore plus.

*A noter que ce musicien "touche à pas mal de trucs" est aussi le producteur d'un très bon album paru en 2012, celui de Joshua Tillman alias Father John Misty.






Asaf Avidan and Band

Après Jonathan Wilson et en attendant le Loner, on se dirige vers la grande scène ou se produit Asaf Avidan dont beaucoup disent le plus grand bien.
Ce type a une présence incontestable, sait « jouer » avec le public et se le mettre dans la poche, en lui faisant chanter son tube, une voix phénoménale -toutefois un peu trop criarde- mais je dois avouer n'avoir été qu'à moitié convaincu par son set. Sans en être très familier, sa musique est de qualité, mais est-ce la réaction des ados hystériques ou certaines ficelles qui ont trop insisté sur le côté festif de son œuvre, quelque chose m'a fait tiquer, quelque chose en moi a résisté à une adhésion ou à une reddition sans conditions. 
Peut-être aussi que ce n'est pas mon truc.
Sauf que le dernier morceau était fait pour des gens comme moi. Décidément, rien n'est simple.



Neil Young and Crazy Horse

J'aurais bien aimé écouter Biolay, je ne l'aurai que vu (et aussi Jeanne Cherhal, guest sur 2 titres). Sur les écrans géants à côté de la scène Glenmor, la faute à l'envie d'être le mieux placé possible pour revoir le vieux Neil et découvrir enfin ses complices du mythique Crazy Horse.

L'orage menaçait sérieusement vers 22h, quand les vieux chevaux ont fait leur entrée sur scène, les nuages noirs semblaient les défier pour voir si le sorcier méritait sa réputation.
A part quelques gouttes, le ciel ne nous sera finalement pas tombé sur la tête samedi soir.

Sans doute que la fin de Hole in the Sky, avec les incantations "No Rain! No Rain!" et que la magie du Crazy Horse auront fait leur effet.

Neil Young était en très grande forme hier soir, et le vieux cheval fou était redevenu indomptable, malgré les années (je ne ferai pas d'allusion aux cowboys, promis).
Quel plaisir de voir ces mecs à près de 70 piges, s'éclater sur scène, s'échanger des sourires, se donner des coups de pieds au cul et en remontrer à tous les jeunes branleurs et vieux ronchons présents dans le public. Et quelle alchimie entre eux, cette tournée porte vraiment bien son nom car c'est de ça qu'il s'agit, ces quatre types créent une musique unique et n'ont pas besoin d'en rajouter, leur force est dans le son qui sort des enceintes.
Lâchons le mot, j'ai trouvé le concert monstrueux pour ma part, avec un son excellent, si ce n'est quelques petits problèmes techniques sur la guitare (quelques sautes de son), vite résolus à chaque fois.

J'avais lu quelques avis mitigés et j'avais peur qu'ils jouent trop sur le côté bruitiste -le péché pas toujours mignon du bonhomme- mais à part la fin de Walk like a giant et de Hole in the sky, le vieux Neil et ses potes sont restés assez sobres de ce côté et je n'ai pas trouvé de longueurs excessives.

La partie acoustique a -sauf quelques incurables- fini de convaincre les spectateurs réticents* avec Comes a time, Heart of Gold, Blowing in the wind et Singer without a song au piano, magnifique.

On a eu droit ensuite à un très bon Ramada Inn, à un Sedan Delivery d'anthologie, à Rockin in the free world, à Cinammon Girl, fuckin' up et Hey Hey My My pour finir en apothéose.

Bref, le pourtant pêchu en live Hanni El Khatib a eu bien du mal à attirer le public après ce déluge (des guitares, pas des cieux). 
Sorry Hanni mais je ne pouvais plus hier soir, la faute aussi sans doute à ton dernier album, un peu trop facile à mon goût, un peu trop propret Black Keys.
Désolé aussi d'avoir lâché l'affaire avant the Roots (un groupe fantastique).


Set List :

Love and only love
Powderfinger
Psychedelic pill
Walk like a giant
Hole in the sky
Comes a time
Heart of gold
Blowing in the wind
Singer without a song
Ramada inn
Sedan delivery
Surfer Joe and Moe the sleaze
Rockin' in the free world
Mr. Soul

Cinnamon girl
Fuckin' up
Hey Hey My My



*Après 45 ans d'existence du Crazy Horse et un nombre incroyable de classiques à leurs actifs, après que Pearl Jam et Nirvana, parmi tant d'autres, les aient reconnus « source d'inspiration » (donc -allons-y- d'utilité publique) , certains persistent à penser que Neil Young n'est que le folkeux de génie responsable d' « Harvest », oubliant d'ailleurs au passage, dans cette même veine, « After the Gold Rush » et « Harvest Moon », tout aussi recommandables.
Rappelons-le, Neil Young est aussi considéré par beaucoup comme un des pères du mouvement grunge.
Ecoutez le double live "WELD" avec le Crazy Horse pour vous en convaincre.
Il a aussi enregistré le formidable "Mirror Ball" avec Pearl Jam en 1994.







mercredi 17 juillet 2013

Dr. Feelgood

Parce qu'on peut aimer (le mot est faible) deux Wilc/ko à la fois.
Le groupe de Jeff Tweedy Wilco, originaire de Chicago et le guitariste anglais pile électrique /épileptique au jeu mitraillette, sec comme un coup de trique et acéré comme un canif, j'ai nommé Wilko Johnson.


Dr Feelgood a une histoire assez noire et douloureuse, d'abord avec la disparition prématurée de Lee Brillaux à tout juste 41 ans d'une saloperie de cancer foudroyant en 1994, ses penchants pour le gin et la bière, avec une consommation à assécher des pubs entiers n'ayant sans doute rien arrangé.
Elles étaient alors déjà loin les années de gloire de ce groupe de rock' n 'roll prolo de Canvey Island, étendard du pub rock devenu culte et annonciateur parmi d'autres de la déferlante punk qui allait s'abattre sur le Royaume Uni.
Pour une introduction idéale à ce groupe, je vous recommande chaudement un des meilleurs documentaires consacrés à un groupe de rock que j'aie vu, Oil City Confidential de Julien Temple (le dvd n'est malheureusement pas sous titré en français).




Sorti il y a peu, un très chouette coffret (3 CD / 1 DVD) propose une sorte de synthèse de ces années de feu ou Wilko dégainait ses riffs mitraillettes d'une efficacité assez prodigieuse avec la précion d'un sniper, en chef d'escouade épaulé par une solide rythmique et un des meilleurs chanteurs de rythm and blues anglais, toutes périodes confondues, Lee Brillaux donc.

All Trough the City (with Wilko 1974-1977) est truffé de pépites inédites, en plus de l'intégrale des disques parus pendant cette période, où leur futur n'était pas encore plombé mais sentait déjà le cambouis.




mardi 9 juillet 2013

Un bouquin? Vendetta de RJ Ellory

On va quitter le monde du rock quelques lignes, juste pour s'arrêter sur un roman exceptionnel, peut-être (sans doute) le meilleur thriller que j'ai eu la chance de lire.
ça se passe principalement à la Nouvelle Orléans avec des incursions à Cuba et dans quelques autres villes des Etats-Unis.




Ça parle de la mafia et de l'histoire des Etats Unis des 50 dernières années. Il y a une tension, un suspense assez invraisemblable, tout ça appuyé par la moiteur de la Nouvelle Orléans, pas mal d'assassinats, de règlements de compte, de scènes violentes (on parle de la mafia, je vous dis...).
C'est vraiment bien écrit avec des rebondissements assez bluffants, du niveau de ceux d'Usual Suspects pour faire court...mais on s’intéresse aussi aux difficultés quotidiennes d'un flic alcoolo qui essaye de recoller les morceaux de sa vie personnelle, à un gamin qui grandit dans une famille d'émigrés cubains, à la mafia italo-américaine traditionnelle, à l'ambiance de la Louisiane...
Ellory utilise les personnages et les codes classiques du thriller américain pour en faire une sorte de synthèse très réussie, et fait en quelque sorte du neuf avec de l'ancien, dans un style très classique.
Je ne sais pas si Hollywood s'intéresse à ça mais il y a matière à faire quelque chose.
Evidemment, passer après les Affranchis et Casino, à part Scorsese, on ne voit pas qui pourrait oser ....

Depuis, j'ai lu 2 autres romans de RJ Ellory. Le premier "Seul le silence" est brillant, dans un style très noir, autour d'une intrigue de meurtres d'enfants et de traque d'un serial killer. Très recommandable lui aussi, il nous entraîne dans le Sud profond des Etats-Unis des années 30 et 40.

J'en achève en ce moment  un troisième "Les Anonymes", qui me convainc un peu moins pour l'instant...


vendredi 5 juillet 2013

Wrecking Ball Tour part 3. Stade de France, 29 juin 2013




Pre-show:

1. This Hard Land
2. Burning Love (sign)
3. Growin' Up

19h40

01 - Badlands 
02 - Out in the Streets
03 - Lucille (tour premiere)
04 - Wrecking Ball
05 - Death to My Hometown
06 - Cadillac Ranch 
07 - Spirit in the Night

Born in the USA album
08 - Born in the U.S.A. 
09 - Cover Me
10 - Darlington County
11 - Working on the Highway
12 - Downbound Train
13 - I'm on Fire
14 - No Surrender
15 - Bobby Jean
16 - I'm Goin' Down
17 - Glory Days
18 - Dancing in the Dark
19 - My Hometown

20 - Pay Me My Money Down
21 - Shackled and Drawn
22 - Waitin' On a Sunny Day
23 - The Rising
24 - Land of Hope and Dreams

25- We're Alive
26- Born To Run
27- Ramrod
28- Tenth Avenue Freeze Out
29- American Land
30- Thunder Road (acoustic) 

fin du concert à 22h50 (3h10)

C'était donc samedi dernier.
Pratiquement une semaine après, j'ai encore plein d'images et de musique dans la tête.
Cette fois, j'étais en pelouse or, où le son était très bon.

On arrive à 16h30 aux abords du stade, le temps de trouver la bonne file d'attente, il est presque 17h et c'est l'ouverture des portes, 30 minutes avant l'horaire prévu.
Le temps d'entrer tranquillement de s'offrir une bière et on s'installe à une vingtaine de mètres de la scène, il y a déjà pas mal de monde dans la fosse or (j'apprendrai plus tard que les détenteurs de bracelets, des fans hardcore qui s'auto-attribuent des numéros en fonction de leur ordre d'arrivée aux portes des concerts pour être le plus près possible de la scène ont eu le privilège d'entrer par une autre porte avant le gros des troupes, sympa et soucieux de leur bien-être, le père Bruce...).

Bref, il est 17h40, on s'est assis par terre pour attendre le début du show quand des cris et un brusque mouvement de foule vers l'avant nous fait bondir : Bruce, tee shirt blanc et lunettes de soleil est sur scène ! S'en suivront 3 morceaux, de This hard land à Growin'up en passant par Burning Love, reprise d'Elvis Presley que je ne connaissais pas et qui m'a scotchée.
Il y a 10 ans au même endroit, Springsteen avait déjà fait la même surprise à son public, à l'époque, il paraît que c'était une première. Depuis, il l'a fait 4 fois, dont 3 sur la tournée Wrecking Ball entamée en 2012 (à Helsinki et plus récemment à Naples et Padoue, semble t-il).

Sacré cadeau qui met tous les chanceux déjà présents à ce moment-là  - 15 000 personnes à tout casser ?- dans d'excellentes dispositions.




A 19h40, s'il n'est pas plein à craquer, contrairement à ce que diront les comptes rendus paresseux de quelques journalistes avides de surenchère, il est déjà bien rempli malgré tout,  le chiffre officiel serait autour de 62 000 spectateurs payants. Le Parisien, fidèle à sa rigueur légendaire en verra carrément 80 000 -eh oh, gars, du calme, c'est pas une campagne électorale de - tiens, euh, au hasard - Sarkozy, seul endroit où 15 personnes peuvent tenir au mètre carré selon la police et les organisateurs mais je m'égare...

19h 40, donc!
Le groupe monte sur scène au son du thème d'"Il était une fois en Amérique", de Morricone.
Ensuite, c'est Badlands et son riff puissant, qui d'entrée, donne le ton de la soirée. Ce soir, ce sera énergique, et festif. Et effectivement, quelques requests bienvenues nous indiquent que c'est la direction que le boss a choisie: "Lucille", reprise d'un rock survitaminé de Little Richard pas jouée par le groupe depuis 1978 et "Cadillac Ranch", que je n'avais jamais entendue.
Après un très bon Spirit in the Night, Bruce annonce que pour remercier le public français, il a décidé de faire un cadeau : « nous allons jouer l'alboum Born in the USA du début à la fin ». Explosion de joie dans le stade. J'avoue pour ma part avoir été un peu déçu sur le moment, j'aime bien cet album, c'est, comme pour beaucoup, avec lui que j'ai connu Springsteen, mais quitte à faire l'exercice, j'aurais rêvé d'un Born to Run ou d'un Darkness.

Il faut toutefois bien le reconnaître, cet album est sans doute plus adapté à ce type d'enceinte, et le résultat fut au delà de mes attentes, notamment les superbes interprétations de « Downbound Train », « I'm on fire » et « My Hometown » alors que "Glory Days" et "Dancing in the dark" auront donné lieu aux cabotinages habituels.
Et ça m'aura permis d'entendre « Cover me » live, une première pour moi.


Ensuite, le E Street Band et son boss vont continuer sur le même rythme jusqu'aux rappels, avec un très chouette « We are alive » et un prenant « Thunder Road » en acoustique solo pour finir.
On pourra quand même regretter le manque d'originalité dans la set list.
Avouons le, un "Jungleland", un "Frankie" ou une version de "The promise" full band auraient donné à ce show une autre dimension.
Comment ça, des caprices d'enfant gâté?